Dessins…

Dessins D’après…

Dessins Autour… Avec

Texte d’Alfred Pacquement
Leur révélation, au moins en ce qui me concerne, remonte à une étrange exposition dans la chapelle de la Salpétrière, sur le thème insolite du scanner et des crucifixions. Associant les anatomies de Gamelin à des crucifixions modernes, souvent abstraites, Jacques-Louis Binet provoquait des rencontres riches de sens. Buraglio y prenait au pied de la lettre la contradiction apparente entre un thème classique et la peinture contemporaine. Il accrochait côte à côte des entrecroisements de fenêtres conformes à ses oeuvres du moment, fragments où la découpe du verre insiste comme une ombre portée en répétant la structure cruciforme, ainsi qu’un grand dessin conçu d’après la montée au calvaire du Tintoret. Recours au sujet, écart vis-à-vis de l’abstraction, surprenaient d’autant plus que Buraglio était de ceux qui avaient un temps milité pour une imagerie politique, puis en avait pris courageusement ses distances pour, après une longue interruption, réintroduire la picturalité à partir d’une collecte d’objets trouvés simulant le tableau: châssis, fenêtres… Que quelques années à peine après être revenu à la peinture, il bouscule ainsi l’ordre établi avait de quoi surprendre. Nul n’évoquait à l’époque la résurgence de la figure, qui devait bientôt susciter tant de débats
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Visuel du diaporama:

  • « D’après Cézanne. Candélabre et tête de mort », 115 x 120cm. Crayons de couleur sur papier calque, 1979-82
  • « D’après Cézanne. Pendule noire », 146 x 106cm. Crayons de couleur sur papier calque, 1979-83
  • « D’après Degas. Jockey blessé », 160 x 126cm. Crayons de couleur sur papier calque, 1982
  • « D’après Munch. Jeunes filles sur le pont », 135 x 125,5cm. Crayons de couleur sur papier calque, 1982
  • « D’après Raphaël. Le songe du chevalier », 145 x 150cm. Crayons de couleur sur papier calque, 1984
  • « D’après Tintoret. La montée au calvaire (le portement de croix) » 180 x 150cm, Crayons de couleur sur papier calque. 1979-83
  • « D’après Ingres. Madame de Sennones » 136 x 78cm, Crayons de couleur, sur calque. 1983
  • « D’après Munch. Nuit d’été (la voix) » 115 x 144cm. crayons de couleur,sur calque. 1982
  • « D’après Cézanne Victoire de Z » 102 x 191cm. Crayon sur papiers calque superposés. 1986. Coll. privée
  • « D’après Cézanne Victoire de Z » 57 x 177cm. Crayon sur papiers calque superposés. 1986. Coll. privée
  • « D’après Cézanne Victoire de Z » 111 x 200cm. Crayon sur papiers calque superposés. 1986. Coll. privée
  • « D’après Cézanne Victoire de Z » 95 x 228cm. Crayon sur papiers calque collé. 1986. Coll. privée Photo F. Delpech©
  • « D’après Caravage. La chute de Saint Paul » 121 x 93cm. Bâton à l’huile sur calque. 1990
  • « D’après Rubens. Descente de croix » 120 x 82cm. Craie grasse sur papier calque. 1989
  • “D’après…Le Gréco. Le Christ aux donateurs”, 1989
  • « D’après Seurat. Le Bec du Hoc » 74 x 56cm. Bâton à l’huile, papier de verre découpé. 1997. Coll privée. photo J.L Losi
  • « D’après Gaspard Insemann. Retable du maître autel de la collégiale St Martin ». Encre de Chine, aquarelle, collage sur papier calque. 66 x 98cm. 1997
  • « Atour de Poussin » 124 x 84cm dessin, sérigraphie assemblé sur carton. 1993 Photo P. Trawinski
  • « Tortue géante. » 5 éléments Fusain sur papier. 2005
  • « D’après Poussin le roi Midas à la source du Pactole ». 129 x 167cm Crayon, peinture sur calque. Coll privée. Photo J. Hyde©
  • « D’après Della Robbia. La Crucifixion de st Pierre ». 129 x 67cm, Crayon, peinture sur calque. 1990. photo J.L Losi
  • « D’après Giovani Battista « La nonchalance ». Fusain, pastel, 62 x 34cm, 2011
  • « D’après Delacroix. Crucifixion ». Sanguine sur papier calque. 2012
  • « D’après Delacroix +… Picasso ». 75 x 38,5cm. Technique mixte sur papier assemblés. 2012
  • « D’après Delacroix » 65 x 50cm. Fusain et pastel sur papier blanc. 2012
  • « D’après Seurat Le Bec du Hoc et Blokoss ». Crayon, collage sur papier assemblés, 41 x 87cm . 2012
  • « D’après Guido Cagnocci Lucrèce ». Crayon, fusain 79 x 74cm. Coll. particulière, 2003
  • « D’après… Buste de Pan en forme de terme » fusain, découpage 68 x 117cm Coll. particulière 2003
  • « D’après Saint Sébastien XVe », huile sur porte tronquée, 157, 5 x 73cm, 2002-2003
  • « Réflexion faite »- Dessin sur papier,crayon violet, 65×50-cm Photo Pierre Arnaud Courtesy Gallery B.Ceysson©
  • « Marcel », – Crayon sur papier, , 24 x 32 cm / 9.45 x 12.60 in, 2016 galerie B.Ceysson © A. Ricci
  • « Marcel, Vanessa » – Crayon et aquarelle sur papier, 32 x 24 cm / 12.60 x 9.45 in 2016 galerie B.Ceysson © A. Ricci

Animaux : oeuvres intimes 2016 – Galerie Bernard Ceysson Paris in situ

ARTISTES DE L’EXPOSITION :
Gilles Aillaud – Alkis Boutlis – Daniel Dezeuze – Rémy Jacquier – Denis Laget – Jean Messagier – Éric Poitevin – Claude Viallat

 Avec la collaboration des designers Christophe Côme et Éric Jourdan

Au repos ou en mouvement, les animaux proposent un répertoire de formes inépuisable : non seulement, pour chacun d’entre eux, celui propre à son espèce, mais aussi celui qu’il introduit comme une variante personnelle à chaque moment de sa vie. Autour de nous c’est ainsi plein d’envols, de reptations, de courses et de postures, et chacune d’entre elles peut être considérée comme un défi. Champions de vitesse et de lenteur, furtifs ou immobiles, énormes ou tout petits, les animaux occupent l’espace tout autrement que nous, or cet espace qu’ils ont ou qu’ils font, agrandi, visité, corrigé à chaque seconde, nous en avons perdu l’usage, même si en apparence nous le partageons avec eux. C’est pourquoi la moindre trace venant du monde animal ou ayant cherché à en relever les traits apparaît comme la scansion d’un apprentissage ou d’un retour. Deux traditions d’imagerie bien installées – celles des peintres dits animaliers et celle des reportages télévisés sur les animaux sauvages – viennent s’interposer entre ce mouvement de reconnaissance spontané et les formes vivantes qui le stimulent. Les peintres, les photographes et les cinéastes qui veulent rendre compte de l’invention animale doivent, chacun à sa manière et avec ses outils, crever tout d’abord cet écran mensonger et passer de l’autre côté, et ce n’est que là, dans une proximité inquiète, qu’à l’exubérance formelle des bêtes, et de toutes les bêtes, il est possible de répondre. Une libellule ou un chien, un crocodile ou un oiseau, extraordinaire est l’exploration formelle que le monde animal accomplit et renouvelle à chaque instant. Et c’est parce que chacune de ces formes obtenues agit comme le messager de la forme de vie qui lui correspond, que le fait d’entrer en intelligence avec le monde animal, surtout en une époque où il est de plus en plus attaqué, menacé, a tant d’importance. Ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement une empathie avec le vivant, c’est aussi une dilatation et un agrandissement de notre condition perceptive, c’est une intensification de notre rapport au sensible. Rendre le sensible intelligible en lui conservant ses traits et sa puissance d’existence et d’énigme, tel serait le but. Avec subtilité, ruse, patience, vivacité et même aussi – pourquoi pas ? – une forme de maladresse, préférable à la virtuosité, on peut y arriver, et c’est cela, cette humble leçon reçue, que l’exposition, en multipliant les formes de côtoiement et d’accès, répercute.

Jean-Christophe Bailly

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D’après Giovani Battista « La nonchalance ». Fusain, pastel,  62 x 34cm, 2011



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